L’administration prend le dessus – Iran et Turkménistan

Petit rappel pour ceux qui ne suivent pas le feuilleton de l’été sur mon blog. J’ai déposé ma demande de visa Turkmène à Ankara avec des dates fixes pour le transit. Le visa Iranien m’a été délivré en 10 jours (je pensais l’avoir en 1 ou 2 jours) donc au lieu d’avoir 2 semaines en Iran je me retrouve avec 5 ou 6 jours avec un passage par Téhéran obligatoire pour récupérer le visa Turkmène.

Direction la frontière iranienne. Je passe les premiers contrôles et j’arrive au niveau du fameux tampon pour le passeport. Il y a du monde j’ai déjà très chaud et avant même de donner mon passeport j’ai déjà du boire la moitié de mon camel back. Mon passeport arrive enfin en tête de liste et là va comprendre, on dirait que la machine n’arrive pas à lire la puce. Il y a donc encore une bonne vingtaine de personnes qui passe avant moi … Au final j’ai du rester 2h juste pour ce foutu passeport. La personne s’est excusé pour avoir mis aussi longtemps. Bref je n’ai pas tout compris et je passe à la prochaine étape. Faire passer la moto.

frontière iranienne

Le fameux « carnet de passage » temporaire iranien. Des tampons à gauche à droite sur différents documents, je patiente une petite heure et c’est réglé. Passage au bureau suivant qui est la sortie !! Ah ba j’arrive devant le bureau, la personne sort et ferme la porte, oui c’est la pose déjeuner et il fait super chaud, j’en peux plus…
Heureusement quelques minutes plus tard une autre personne vient prendre le relais. Je m’engouffre dans son bureau climatisé, quelques signatures plus tard et encore un dernier checkpoint je suis enfin sorti !
4h ou 5h pour cette frontière je pense que je tiens le record.

Direction Urmia pour voir le lac salé.

urmia salt lake

Après une nuit à Urmia avec 2 autres motards, je reprends la route le lendemain en direction de Téhéran en compagnie du motard tchèque. Passage de nouveau par le lac avec quelques photos de plus.

Urmia salt lake
Urmia salt lake
vue depuis ma chambre

Une bonne journée de plus de 800 kms pour atteindre Téhéran. Le traffic est juste horrible et je mettrai un bon moment avant de trouver un hôtel. Par chance l’hôtel à un parking il n’est pas trop cher, c’est parfait. Je rencontre un belge qui voyage en lada 4×4 la classe ! La voiture est presque neuve, je ne savais pas que la production était toujours en cours. Il m’explique comment aller à l’ambassade du Turkménistan qui à environ 1h de l’hôtel en transport en commun.

dans les rues de Téhéran

Et c’est parti, métro avec un wagon séparé pour mesdames non accompagnées, puis taxi et me voilà devant l’ambassade pour récupérer mon visa. J’ai l’invitation sur mon tel, mon passeport dans la poche je suis prêt ! L’ambassadeur n’est pas là aux horaires d’ouverture donc pas de visa. Je me poirote bien 2h avec un autre voyageur et certaines personnes qui travaillent certainement pour des agences ils ont des piles de visas dans les mains, ça joue au découpage et collage pour remplir les papiers. L’ambassadeur arrive enfin (donc en dehors des heures d’ouverture) et la paperasse commence. « I applied in Ankara it’s just for a pickup » et là il me donne un formulaire à remplir et me demande des photocopies et une photo d’identité. Malgré le fait d’avoir fait toute la démarche à Ankara il faut remplir de nouveaux des documents. J’ai tout laissé à l’hôtel qui est donc à 1h de trajet. Bref je reviendrai demain.

Le lendemain l’ambassadeur n’est pas là de toute la journée et on me dit d’aller à Mashad. On est le 2 juin vers 9h30 mon transit turkmène commence le 4 juin et je n’ai toujours pas ce maudit visa. Après quelques minutes un peu énervé ils appelent le consulat à Mashad et me certifie qu’il est ouvert le 3 et le 4. Et c’est parti pour 950 kms  en direction de Mashad en partant à 11h30 de l’hôtel. La route est très très longue, psychologiquement et physiquement faut tenir. Je dors sur bac côté de la route à plusieurs reprises. En ouvrant mon portefeuille pour payer le plein (20centimes le litre), je me rend compte que je n’ai presque plus de monnaie iranienne. Je suis parti de Téhéran sans faire de change supplémentaire … Tous les iraniens que j’ai pu croiser ont essayé de m’inviter à manger ou à dormir chez eux mais je ne pouvais pas malgré la fatigue, j’ai poursuivi pour arriver à 4h du matin avec plus rien en poche à part des dollars. Je rentre dans le premier hôtel (assez gros) et là le veilleur me dit « No ». Là tout de suite j’ai juste envie de hurler dans la rue. Je trouve un autre hôtel, je réveille le veilleur qui parle très peu anglais, il n’a pas l’air ravi mais tout roule. Je dors environ 2h et je vais au consulat et c’est la rencontre avec une famille française qui voyage dans un énorme camion. Pas de photos mais voici leur blog : https://cajunogui.wordpress.com

L’employer arrive en retard histoire de faire monter la pression et il demande la copie du visa ouzbèke que nous n’avons pas, il fera les copies et nous délivrera nos visas. Le stress s’en va peu à peu et un grand merci à la famille Seban pour m’avoir remonté le moral, c’était pas la grande forme.

Direction le Turkménistan ah non je dois d’abord payer l’hôtel mais ni le 3 ni le 4 je n’ai pu faire de change. Les bureaux et les banques sont fermés, jours fériés. Ok super l’hôtel ne prend pas les dollars mais bordel qu’es-ce que j’ai fait pour mériter ça depuis mon entrée en Iran… Je trouve un groupe de personne qui font du change dans la rue à un taux catastrophique mais je n’ai pas le choix. Cette fois je fonce à la frontière. Il n’y a pas que les banques qui sont fermés, la frontière côté iranienne est déserte … les bureaux sont vides, je paye quelqu’un qui se balade avec mes papiers pour faire la paperasse et me voilà enfin dehors!

L’entrée au Turkménistan est assez comique on me demande le nom d’un hôtel puisque j’ai dit que j’allais à Ashgabat mais je n’en sais absolument rien. J’attrape mon gps, donne un nom qui au final n’était pas le nom de l’hôtel, un tampon sur le passeport, au moins 70$ au cumulé donnés dans différents bureaux pour faire passer la moto je déboule au Turkménistan par environ 43°. Comme je suis dans une bonne série, les touristes doivent payer en dollars ?! On peut payer par carte mais aucune Master Card est accepté au Turkménistan. La banque ferme dans 1h me dit-on avec un grand sourire. Je vais tourner 1h pour rien trouver. Je trouverai la banque le lendemain et je changerai des euros pour des dollars afin de payer l’hôtel.

ashgabat depuis ma chambre

Je n’ai pas ou peu de photos de Ashgabat. Je pense qu’on en trouve sur internet et ce n’est pas un endroit vraiment plaisant. Une sorte de ville fantôme. Personne dans les rues, des bâtiments énormes et blanc. C’est vraiment étrange.
Bref toujours pas à l’aise depuis plusieurs jours je prends la direction de Darvaza pour voir ce fameux cratère de gaz enflammé « Door to Hell ».
Sur la route il n’y a absolument rien, bienvenue dans le désert. La piste qui mène à Darvaza est une piste de sable. Impraticable avec le poids de la moto, les bagages et mes pneus routes, je suis seul il fait 45°, limite en essence, j’attends un peu, personne. Je renonce et reprends la route. Je m’arrête à Darvaza. Ce n’est pas une ville mais 5/6 maisons qui se courent après. Je rentre dans une sorte de restaurant où l’on peut aussi se reposer, parfait !

J’y reste quelques temps jusqu’à ce qu’un Turkmène arrive avec sa famille. M’offre à boire des verres à 40° d’alcool et me voilà dans l’incapacité de reprendre la moto c’est malin !

A la tombée de la nuit un motard local avec sa petite moto m’emmènera voir le cratère pour quelques dollars. La balade était bien marrante. Passager d’un motard local sur une piste de sable avec quelques verres dans le nez. Mais oui j’y suis arrivé et je l’ai vu !!

Au final je passerai la nuit à la belle étoile avec la famille qui tient le restaurant (le chien en profitera pour manger mes tongues…)  Il y en a même un qui fera quelques essais avec ma moto !

Reprise de la route vers la frontière Ouzbèke. Je m’arrête peu j’ai vraiment envie de sortir du pays. Je trouve enfin une station essence après 350kms sur mon plein ça devenait critique et on m’invite à manger.

Je me retrouve entre 2 roulottes avec environ 30 personnes pour déjeuner. Ils cultivent un légume je n’ai pas bien compris ce que c’était même en le voyant. Quel accueil ! La gentillesse et l’ouverture des gens me surprend encore (j’écris ces lignes depuis la Russie).

Je reste quelques heures puis les 80 derniers kilomètres avant la frontière Ouzbèke. (Une vraie torture la route est explosée).

Au final l’Iran a été gâché par les différents problèmes administratifs et jour fériés, le Turkménistan s’est avéré une horreur à traverser, c’est juste un désert et la température n’a pas aidé. « Door to Hell » à darvaza était une des choses qui étaient sur ma liste « à voir » et je n’ai pas été déçu. Il faut y aller à la tombée de la nuit ou y passer la nuit, c’est vraiment magique. Les différentes rencontres avec les locaux que ce soit en Iran ou au Turkménistan ont toujours été géniales. Cela donne envie d’y retourner.

 

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